LE VILLAGE ROYAL BY BRUNO CATALANO

Venez découvrir les œuvres de Bruno Catalano jusqu’au 10 septembre prochain au sein du Village Royal.

Le thème – universel – du voyage a toujours inspiré Bruno Catalano. Depuis qu’il a commencé à pétrir l’argile, des centaines de « Voyageurs » sont sortis de ses mains fiévreuses, peuplant son atelier dans l’attente d’un destinataire inconnu. Si ses premières œuvres, compactes et conventionnelles, étaient liées à l’élément Terre, les séries qui suivirent n’ont cessé de gagner en expressivité et en finesse. Jusqu’à ces pièces étonnantes, corps en pointillés dont le manque déterminé de volume invite le regard à en reconstituer mentalement les limites. Ainsi, Van Gogh s’en va toujours, sa valise à la main, vers la campagne provençale, mais c’est dans une légèreté quasi-abstraite, ouvert au vent et à la lumière. N’est-ce pas notre destinée que Bruno Catalano nous donne à voir et à méditer ? Car à travers sa statuaire se rejoue l’aventure de l’espèce humaine, toujours entre deux rives, repoussant toute frontière.

Bleu de Chine est une dédicace à ces femmes et hommes arrivés à Marseille pour y travailler, mais est aussi un hommage à la terre d’accueil qu’est cette ville, avec son port comme épicentre. Sa patine, la couleur du bleu de travail, connote sans détour l’habit du travailleur et du marin. De cette sculpture émane une histoire qui parle à tous les Marseillais, en particulier aux travailleurs de la mer, aux dockers, à tous ceux qui déchargeaient les bateaux sur le port industriel, dont Bruno Catalano faisait partie, immigré du Maroc avec une simple valise.

Sculpture au drapé confondant, qui recouvre absolument toute la silhouette, invisible, indécelable, ineffable, Non finito représente l’infinité de directions, de retouches, d’allers et retours sur un objet d’art qu’offre l’argile. Concrètement, pour garder la matière souple et malléable, le sculpteur, chaque soir, l’habille d’un chiffon mouillé.

Trace d’un voyage mobile, ou immobile. Parce que le Voyageur n’est pas uniquement celui qui a tout quitté pour rêver et rejoindre un ailleurs, parce que le Voyageur, chaussures aux pieds, valise à la main, dans sa posture droite et digne, représente chacun d’entre nous, Bruno Catalano a créé Triptyque, une métaphore plastique, limpide et juste, de notre condition humaine, déjouant le tabou du vieillissement et de la mort. Dans la maturité de son travail, l’artiste révèle de plus en plus du temps qui passe ; avec Triptyque, il propose un emblème brut et éloquent de notre mortalité, simples voyageurs de la vie.

Parmi les nombreux Voyageurs de Bruno Catalano, L’Aviateur a un statut particulier. Dans l’imaginaire du sculpteur, la figure monumentale présente deux visages contrastés, évoquant tant la guerre que l’exploit. D’un côté, elle éveille l’image de bombardements, de dégâts sur l’humanité, la nature et l’architecture, symbolise une forme d’omnipotence plongeante depuis le ciel ; de l’autre, elle remémore une dextérité unique en son genre, un goût pour l’aventure, une certaine attirance pour le danger, lesquels suscitent une admiration qui légitime son piédestal. C’est aussi, cristallisée en un seul personnage, l’histoire de tant d’hommes, montés dans des avions sans savoir où ils allaient, qui est ici donnée en murmures. L’Aviateur s’érige ainsi en Voyageur par excellence, puisque dans les airs.

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Les Galeries Bartoux : +33 1 42 66 36 63